Quand un être humain en rencontre un autre, les frontières peuvent disparaître comme par magie. Le documentaire Rue de la Victoire de Frédérique Cournoyer Lessard illustre cette idée magnifiquement, alors que la réalisatrice suit le parcours semé d’embûches d’un jeune tunisien nommé Mohamed. La passion partagée pour les arts du cirque est ce qui permet aux deux protagonistes d’établir des liens et de développer une amitié profonde. Leur passion agit comme un pont entre leurs cultures et leurs religions. Frédérique a ainsi accès à la vie d’une famille tunisienne musulmane et s’y reconnaît, à des milliers de kilomètres de chez elle.
La passion de Mohamed pour le cirque est si forte qu’elle le poussera à s’exiler de son pays en pleine révolution pour pouvoir poursuivre sa carrière. La culture du cirque en Tunisie est inexistante, mais cette forme d’art parle au plus profond de son cœur. Malgré qu’il n’ait pas le même entraînement que des artistes de cirque européens ou américains, il parvient à se faire comprendre à travers son art et ses performances – la passion est infectieuse.
Malgré nos différences, ce sont les passions et les valeurs fortes et fondamentales qui nous permettent d’aller à la rencontre de l’autre et de nous reconnaître en lui. Il faut savoir mettre de côté ses idées préconçues et ses notions de bien et de mal pour accéder à un niveau de compréhension de l’autre qui permet ce genre de connexion, car ce qui fonctionne pour certains peut s’avérer inutile pour d’autres. Cela demande beaucoup d’humilité – la différence peut nous mettre face à nos propres failles. Mais comme le dit si bien le dicton : il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idées. Être humble et ouvert à la discussion est la meilleure façon d’aborder la rencontre dans la différence et de pouvoir découvrir que nous ne sommes pas si différents, au fond.
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